Texts/Textes

Living Nature GAP n°110413, 2013, hsp, 62.1 x 100.1Les peintures d’Olivier de Champris Pictura Infinition, Gap le méta-rhizome pictural ou l’infini pour signature

Dans le cadre du GlobalArting Project (GAP), titre générique de l’ensemble de son travail, Olivier de Champris attribue une place privilégiée à la suite des peintures, Pictura Infinition, Gap – et implicitement au dessin. En effet, c’est dans ce médium que se développa le début de sa vie d’artiste. Et même si, depuis les années 1990s, sa pratique s’est ouverte au numérique, à la performance, à la vidéo en particulier, la peinture n’en continue pas moins de tenir la place centrale. Lire la suite

Olivier de Champris où l’œil pris en défaut Olivier de Champris est un artiste qui n’a pas choisi les nouvelles technologies contre les anciens instruments de la peinture ou du dessin. Au contraire. Il continue à dessiner,  à peindre, mais complète sa recherche par la photographie, la vidéo, la performance. Il a toujours aimé le paysage plus que tous les autres genres. C’est une disposition de son esprit. Mais c’est aussi un discours de la méthode. Je me souviens des beaux papiers qu’il avait exécutés pour mon exposition « Lecciones de teneblas » qui a été présentée au musée José Luis Cuevas à Mexico : c’était une série d’œuvres représentant des vedute d’un val avec des arbres. Tous les éléments de la riche végétation étaient rendus par des nuances de gris foncé et de noir. Cela me remit en mémoire des dessins de Camille Corot qui se trouvent au musée du Louvre où le chef de file des peintres de Barbizon avait traité ses paysage en noir sur noir. Olivier de Champris avait toutefois entrepris d’introduire une autre dimension dans la perception de ses paysages -, le simulacre. En effet, le registre chromatique changeait complètement la perception que nous pouvions en avoir. Depuis, sa pensée a évolué et il a éprouvé le désir de mettre en scène la relation que l’œil entretient avec la Nature et avec le monde en général. De là ses compositions récentes où il montre un tableau qui, à son tour, est repris sur une toile ou un support plus petit et est parfois encore repris par le moyen de la photographie. Ce qu’il appelé une « mise  en abyme » est une leçon d’optique transposée dans le champ de l’expérience esthétique. Le sujet ne cesse de se transformer en fonction des techniques utilisées, traditionnelles ou ultramodernes. Son aventure donne lieu à une construction en relief qui a quelque chose de dadaïste, mais qui en fait nous place devant une situation embarrassante : il nous oblige à nous  demander quelle est la réalité de la perception et, en un second temps, quelle est la vérité de l’œuvre. Ces déplacements incessants de la vision ne sont pas un commentaire sur l’Optique d’Isaac Newton, ni même une confrontation entre peinture et photographie, mais un jeu de dupes, qui est le propre de l’activité artistique. En effet, partant de la notion classique d' « artifice », il place le spectateur devant une vision dont l’origine n’est plus la réalité représentée mais les différents modes de la représentation. L’œuvre se change alors en une expérience confondante de ce qu’elle met en scène dans le théâtre pluridimensionnel de la pensée. Gérard-Georges Lemaire Milan, 2014 Page suivante